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mercredi 18 janvier 2012

Les fortifications

La fortification est l'art militaire de renforcer une position ou un lieu contre une attaque par des ouvrages de défense. Elle a pour fonction d'être un obstacle pour l'attaquant et de protéger les troupes chargées de défendre. Il existe deux types de fortifications : celles permanentes, bénéficiant d'un travail et de ressources importants, et celles de campagne qui sont réalisées de façon plus ou moins improvisée sur le terrain par les troupes.
L'invention de la brique séchée au soleil révolutionne l'art de fortifier, permettant de créer des murs beaucoup plus hauts, et donc imprenables par escalade.




LA DEFENSE PASSIVE


___Xe siècle : La Motte

Avec la constitution du système féodal, la motte devient un symbole de puissance et le siège du pouvoir. La motte mesure de 10 à 30 mètres de haut et est entourée d'un fosée qui peut être en eau, il s'agit alors de douves. Elle est couronnée d'une palissade qui enferme quelques bâtiments (habitations) dont une tour en bois ou en pierre. Le tout est cerclé d'un fossé.




___Mi XIème siècle : La Tour Maitresse

Construite en bois ou en pierre, on l'appelle le Donjon. La grande majorité des tours maîtresses ont une vocation mi-défensive, mi-résidentielle. Plus les seigneurs sont fortunés, plus les formes sont évoluées (carrée, circulaire...)




LA DEFENSE ACTIVE


___Mi XIIème : Les Mâchicoulis et les Archères

Pour que la défense devienne active il faut pouvoir tirer sur l'assaillant, d'où l'apparition de mâchicoulis et d'archères.

Archères

Les mâchicoulis sont des avancées de pierre, aménagées en haut des tours ou des murs, avec une ouverture vers le bas qui permet de jeter sur l'ennemi toute sorte de projectiles.
Les archères sont des percées verticales faites dans les tours, parfois à plusieurs étages, destinées au tir d'armes à cordes : arcs et arbalètes. 

 Mâchicoulis



L'AVENEMENT DE L'ARTLLERIE


Au début, les bombardes ne tirent que des boulets en pierre assez peu efficaces contre les châteaux. Mais à partir du XVème siècle les progrès sont importants, avec notamment l'apparition de boulets en bronze, puis la généralisation des boulets métalliques. Les châteaux doivent une fois de plus évoluer pour répondre au canon. En ce qui concerne la défense, des tours canon sont construites. Elles ont une épaisseur dépassant les 5m et sont rondes pour résister au tir. L'épaisseur des murs doit également être revue, il s'agit du remparement. Cette technique consiste à construire un deuxième mur en avant du premier et de combler l'intervalle avec de la terre et de la pierre.
Pour ce qui est de l'offensive, les archères se voient transformées en archères-canonnières par l'élargissement de l'étrier. ceci permet, pendant le temps de refroidissement de l'arme à feu, de tirer avec des armes à cordes.

Archère canonnière

Les châteaux deviennent alors petit à petit des forts et ne sont plus un lieu de résidence.





LE BASTIONNEMENT


C'est donc à partir du XVIème siècle qu'apparaissent, en Italie, les premières fortifications bastionnées. Cette fois elles n'ont plus aucun rôle symbolique, leur localisation est tactique et commande le plus souvent une frontière ou un lieu de passage important.
Principe de la fortification bastionnée : Pour masquer la forteresse à l'assaillant, l'accès se fait par une légère pente montante, le glacis. Ce dernier permet également aux défenseurs de tirer plus facilement, alors que les attaquants sont gênés.
Pour résister à l'artillerie, les constructions ne se font donc plus en hauteur et on terrasse les murailles.






Pour éviter les angles morts, les bastions remplacent les tours féodales, ils assurent le même rôle de flanquement des courtines. Ces dernières sont accompagnées d'épais remparts qui servent de chemin de ronde et de mise en batterie de l'artillerie. Un fossé sépare l'escarpe, mur côté bastion, de la contrescarpe, mur extérieur. Des demi-lunes peuvent être aménagées à l'avant des bastions pour protéger les courtines et faire feu sur le glacis.



LES SYSTEMES DE VAUBAN


Même si se sont les italiens qui furent les précurseurs de la fortification bastionnée, c'est le Maréchal de Vauban qui innova le plus. Sous le règne de Louis XIV, ce fin tacticien et technicien fortifia plus de 150 places et en édifia intégralement plus de 30.
Il existe trois systèmes de Vauban qui n'ont cessé d'évoluer :

- le 1er Système : Au début de sa carrière d'ingénieur aux fortifications, son travail était très proche de ce qui avait été fait par les architectes italiens et français de l'époque. Lui-même reconnaissait qu'il « paganisait »

 Les citadelles de Lille

- le 2eme Système : S'étant rendu compte que la prise d'un bastion entrainait invariablement la prise rapide de la ville, il décida de séparer ces derniers de l'ouvrage. Cette modification avait pour avantage de mieux protéger l'artillerie et de créer une deuxième ceinture de protection.

- le 3eme Système : Ce type d'ouvrage ne fut construit qu'une fois, ce fut Brisach. Il reprend les évolutions du deuxième système qui augmentait encore la défense en profondeur notamment par l'implantation de « tours-bastions » renforçants les bastions.

La ville Neuf-Brisach



LES FORTIFICATIONS PLUS MODERNES


___Le système Séré de Rivières

Le système Séré de Rivières est un ensemble de fortifications bâti à partir de 1874 et jusqu'au début de la Première Guerre mondiale le long des frontières et des côtes de France. Il doit son nom à son concepteur et promoteur le général Raymond Adolphe Séré de Rivières.



 Un fort Séré de Rivières

Plan d'un fort Séré de Rivières

Le guerre de 1870 montre que les citadelles imprenables sont complètement obsolètes aux assauts et à l'artillerie qui augmente la portée des tir des pièces. de plus, la perte de l'Alsace et de la Moselle font perdre à la France une frontière naturelle, le Thin et des places fortes importantes comme Strasbourg, Neuf-Brisach ou Metz. La nouvelle frontière imposée par le jeune Empire allemand se retrouve sans défense.
Ainsi, pour protéger la frontière, on fit appel au Général Séré de Rivières qui inventa un système  défensif de places fortes, composées de forts qui seront placés 5 ou 7 km autour de la ville. Ainsi, les casernes abritant les garnisons sont mis à l'abri des bombardements. Pour empêcher le passage entre ses places, on installe des rideaux défensifs qui se composent de forts qui sont capables de se défendre mutuellement et qui sont placés sur une barrière naturelle.
Le rôle du nouveau principe de fortification est d'empêcher une offensive ennemi, de faciliter la mobilisation des troupes en cas d'attaque et de faciliter la reprise des territoires perdus pendant la guerre de 1870.




___La Ligne Maginot

La Ligne Maginot, du nom de l'homme politique et ministre de la guerre André Maginot, est une ligne de fortifications et de défense imaginée par la Commision d'organisation des régions fortifiées et construite par la France le long de ses frontières avec la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne, la Suisse et l'Italie au cours des années 1920-1930.
Le terme « ligne Maginot » désigne parfois le système entier, mais souvent il désigne uniquement les défenses contre l'Allemagne. C'est le système de fortifications le plus perfectionné que la France ait jamais réalisé.
La Ligne Maginot s’étend sur plus de 700 kilomètres, des Flandres au Sud de L'Alsace, mais aussi de la Savoie à la Côte d'Azur. C'est une grande muraille de béton et d'acier qui sera constituée de plusieurs d'ouvrage, partiellement enterrés et reliés entre eux par des galeries souterraines donnant également accès à des casernements, des locaux de repos, des soutes à munitions et des usines de production d'électricité, ainsi que tout un ensemble de filtrage de l'air.

Blockhaus de la Ligne Maginot

Des blockhaus sont enterrés jusqu'à 30 mètres de profondeur. Le blockhaus est un lieu de protection, il est utilisé par les soldats pour défendre une position. Construit en béton armé, leur alignement forme comme un mur de béton armé. La ligne Maginot est moderne dans tout ses aspects : le béton armé est plus épais et les armes plus lourdes ; on y trouve des quartiers climatisés pour les soldats ; des endroits pour leur recréation et une liaison entre les blockhaus par une voie de chemin de fer souterraine.  Les blockhaus sont enterrés et peints à la couleur du sol. Les troupes alliées ont d'ailleurs du mal à les localiser. Mais, les blockhaus n'empêcheront pas la défaire allemande en 1945. 


___La base sous marine de Saint-Nazaire 

La base sous-marine de Saint-Nazaire est l'une des cinq bases pour sous-marins construite sur la façade Atlantique au cours de la Seconde Guerre mondiale à Saint-Nazaire par l'Allemagne nazie qui occupait la France.
Les dimensions de la base sont 300 m de longueur, 130 m de large et 18 m de haut pour une surface d'environ 39 000 m2. La base est entièrement faite de béton coulé et armé.

La base sous-marine de Saint-Nazaire


___Le Pentagone

Le Pentagone est un bâtiment qui se trouve à Arlington, près de Washington. Cet édifice abrite le quartier général du département de la Défense des États-Unis. En 2009, plus de 26 000 personnes y travaillent, parmi lesquelles des civils et des militaires. Son nom provient de la forme de son plan, un pentagone.
Cet immeuble de cinq étages, inauguré le 15 janvier 1943, est le plus vaste immeuble de bureaux du monde. Constitué de cinq anneaux concentriques, il a été construit avec du béton renforcé par une armature d'acier.

Vue aérienne du Pentagone

En réponse au attaque de terroriste contre le Pentagone le 11 septembre 2001, le département des États-Unis de la défense (DoD) a assumé son rôle de fournir de base application de loi et sécurité pour les intérêts du Pentagone.
L'Agence de protection de force du Pentagone (PFPA) a augmenté cette mission pour assurer la protection de force contre le plein éventail des menaces potentielles par l'empêchement, l'état de préparation, la détection, et les mesures robustes de réponse. 



___Les enceintes des centrales nucléaires

Chaque chaudière nucléaire est installée dans un bâtiment dit "bâtiment du réacteur". En cas d'accident affectant la chaudière, des substances radioactives peuvent être relâchées et il convient d'assurer leur confinement afin de limiter les rejets radioactifs dans l'atmosphère.

Enceinte de confinement de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse

Cette fonction de confinement est obtenue par la paroi du bâtiment du réacteur, appelée "enceinte de confinement".

Une enceinte de confinement est une structure en acier et/ou en béton armé qui isole un réacteur nucléaire civil ou militaire. L'enceinte est la troisième et dernière barrière de sécurité du réacteur, la première étant la gaine du combustible, et la seconde étant la cuve métallique du réacteur. La conception de l'enceinte de confinement varie selon la filière de réacteur nucléaire considérée. C'est une véritable barrière de sureté et de sécurité.


La forme générale de l'enceinte de confinement dépend des forces physiques qui risquent de mettre en péril sa stabilité. Dans le cas des réacteurs où le risque principal est celui d'une pression excessive de l'intérieur vers l'extérieur, générée par un dégagement de vapeur d'eau, la forme de l'enceinte tendra vers la sphéricité. Dans le cas où c'est la pression au sol, due au poids du bâtiment lui-même, qui est la force dominante et donc le risque principal d'instabilité structurelle, l'enceinte de confinement sera cylindrique.
Les enceintes de confinement récentes sont conçues sur une base cylindrique et une partie supérieure en forme de dôme ou de demi-sphère, afin de répartir les forces au mieux quelle que soit la situation : surpression de vapeur, explosion accidentelle ou d'origine criminelle, tremblement de terre, impact d'avion, etc

Les trois formes d'enceinte



SYSTEME DE PROTECTION PLUS CONTEMPORAIN 


___Le bouclier nucléaire

La Missile défense, anciennement « National missile défense », appelé communément « bouclier antimissile », est un système comprenant des radars et des missiles, et qui a pour but de détecter et de détruire les missiles balistiques ennemis dirigés vers le territoire des États-Unis et de certains de leurs alliés (Japon et OTAN, entre autres). En fonction depuis novembre 2004, le programme s'étend jusqu'en 2012.


 Bouclier anti-missile américain

Les États-Unis travaillent actuellement à la mise en place d’un système très perfectionné composé de radars à terre, de satellites dans le ciel et de missiles anti-missiles. Ce système permettra de détecter n’importe quel missile ennemi dès qu’il aura été lancé. Et il déclenchera aussitôt le tir d’un autre missile qui, normalement, foncera vers le missile ennemi pour le pulvériser avant même qu’il ait touché le sol américain.



SYSTEME DE PROTECTION PLUS VIRTUEL



___La protection de la guerre informatique

L’essor d’Internet a bouleversé les modes de communication et d’accès à la connaissance. Utilisé par 1,5 milliard d’utilisateurs en 2011, le nombre d’internautes devrait continuer de croître rapidement. En matière de défense et de sécurité, la maîtrise et la protection de l’information sont désormais de véritables facteurs de puissance.
La guerre informatique est devenue une réalité. Les acteurs en sont les hackers, les groupes terroristes ou mafieux ainsi que les Etats. Ses principales armes sont les virus, les « chevaux de Troie » et d’autres codes informatiques malveillants. Les champs de ces agressions immatérielles sont vastes, allant de la délinquance au terrorisme informatique en passant par les actions d’espionnage, à des fins économiques par exemple, et les opérations militaires dans le cyberespace.

Dans ce contexte, le Livre blanc met en place :

• une stratégie défensive ; une agence de la sécurité des systèmes d’information sera créée pour :
- détecter et réagir au plus tôt en cas d’attaque informatique, grâce à un centre de détection chargé de la surveillance permanente des réseaux sensibles et de la mise en œuvre de mécanismes de défense adaptés aux attaques ;
- prévenir la menace ; l’agence contribuera au développement d’une offre industrielle de produits de très haute sécurité pour la protection des secrets de l’Etat, ainsi que d’une offre de produits et de services de confiance pour les administrations et les acteurs économiques ;
- jouer un rôle de conseil et de soutien aux administrations et aux opérateurs d’importance vitale ;
- informer régulièrement le public sur les menaces ; le site Internet gouvernemental www.securite-informatique.gouv.fr, lancé en 2008, sera développé pour devenir le portail Internet de référence en matière de sécurité des systèmes d’information


• une stratégie offensive ; le Livre blanc prévoit que la France se dotera très rapidement d’une doctrine en la matière et des moyens nécessaires, afin d’être à même de :
- mener une riposte proportionnée en cas d’agression ;
- neutraliser, dans le cadre d’une opération militaire, les systèmes d’information et de commandement de l’adversaire afin de le paralyser ou d’atteindre ses centres de décisions.

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